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Activité 14

Améliorer la durabilité des fermes maraîchères biologiques par une meilleure planification de la gestion des nutriments

Il est crucial de gĂ©rer les nutriments du sol pour les rendre disponibles au moment et Ă  l’endroit oĂą les cultures en ont besoin, tout en minimisant les risques d’impact sur l’environnement, afin d’optimiser la productivitĂ© d’une ferme et son revenu. Le dĂ©fi est particulièrement difficile Ă  relever pour les producteurs de lĂ©gumes biologiques Ă  petite Ă©chelle, chez lesquels la demande de nutriments peut ĂŞtre forte et variable d’une parcelle Ă  l’autre, de surcroĂ®t. Bien qu’il y ait eu des progrès en matière de stratĂ©gies de production maraĂ®chère biologique, le secteur continue de connaĂ®tre des rendements infĂ©rieurs Ă  ceux du secteur conventionnel (Seufert etĚýcoll., 2012; Ponisio etĚýcoll., 2015; Seufert et Ramankutty, 2017). La gestion des nutriments a Ă©tĂ© cernĂ©e comme l’un des principaux contributeurs Ă  l’écart des rendements (Ponti etĚýcoll., 2012). Les systèmes de culture biologiques sont pensĂ©s de manière Ă  amĂ©liorer la santĂ© des sols et Ă  maximiser le cycle des nutriments Ă  la ferme grâce Ă  l’utilisation de cultures de couverture et d’amendements biologiques dans le but de crĂ©er un environnement qui permettra le dĂ©veloppement de plantes saines, la production d’aliments de qualitĂ© et la durabilitĂ© de la ferme en gĂ©nĂ©ral. Toutefois, ces buts ne sont pas toujours compatibles avec l’efficacitĂ© maximale des applications de nutriments pour assurer la croissance des plantes (et les rendements), car les sources de nutriments biologiques posent des problèmes particuliers.

Le premier de ces problèmes est le rapport et la mobilitĂ© des nutriments dans les cultures de couverture et le fumier. Il est peu probable que ces cultures soient des sources de nutriments efficaces Ă  elles seules. Bien qu’elles puissent ĂŞtre plantĂ©es hors saison pour capturer l’azote rĂ©siduel laissĂ© dans le sol ou fixer l’azote atmosphĂ©rique, gĂ©nĂ©ralement, elles ne suffisent pas pour rĂ©pondre aux besoins d’azote des cultures lĂ©gumières, notamment en Colombie-Britannique, oĂą le climat limite leur Ă©tablissement. De plus, bien que les cultures de couverture puissent aider Ă  mobiliser le phosphore (P), elles sont incapables d’apporter du phosphore au système. Ainsi, si celui-ci est exportĂ© hors des champs lors des rĂ©coltes de cultures commerciales, il doit ĂŞtre remplacĂ© par du phosphore d’extraction minière ou du phosphore de compost et de fumier. RĂ©ciproquement, l’épandage de compost et de fumier (amendements) dans le but de rĂ©pondre Ă  la demande d’azote des plantes risque de conduire Ă  une accumulation de P dans le sol et un risque accru de contamination des ressources d’eau, ce qui remet en question la durabilitĂ© de cette pratique. Il existe un certain nombre de fertilisants certifiĂ©s biologiques (p.Ěýex., la farine de sang) susceptibles de constituer des sources d’azote facilement disponibles et qui pourraient aussi ĂŞtre utilisĂ©s pour mieux faire correspondre le rapport N/P des intrants destinĂ©s au sol et la demande des cultures. De toute Ă©vidence, il faut employer des combinaisons de cultures de couverture et d’amendements de sol, voire des fertilisants biologiques, pour rĂ©pondre Ă  cette demande, mais l’optimisation de leur utilisation requiert une meilleure comprĂ©hension de leur dĂ©composition et leurs interactions.

Le second problème, Ă©tant donnĂ© que la disponibilitĂ© de N et de P dĂ©pend des microorganismes, est le moment de leur disponibilitĂ©. Or l’activitĂ© microbienne est elle-mĂŞme dĂ©pendante de la tempĂ©rature et de l’humiditĂ©, ce qui la rend difficilement prĂ©visible et peut conduire Ă  une utilisation nonĚýefficiente des nutriments, puis Ă  des rendements dĂ©cevants, couplĂ©s Ă  un risque de fuite des nutriments inutilisĂ©s dans l’environnement. Ces problèmes sont particulièrement aigus chez les maraĂ®chers biologiques, qui doivent Ă©laborer une stratĂ©gie de gestion des nutriments pour un large Ă©ventail de cultures lĂ©gumières, certaines Ă©tant beaucoup plus exigeantes que d’autres sur le plan nutritif. Des faits indiquent que les fertilisants biologiques peuvent ĂŞtre utilisĂ©s pour synchroniser efficacement la disponibilitĂ© des nutriments et la demande des lĂ©gumes afin de maximiser les rendements, mais leur coĂ»t onĂ©reux ne permet pas de savoir ˛ąĚý±č°ůľ±´Ç°ůľ± s’ils sont rentables pour les producteurs Ă  petite Ă©chelle. En outre, il y a eu peu de travaux pour Ă©valuer leurs impacts environnementaux potentiels. Ainsi, l’élaboration de stratĂ©gies de gestion des nutriments pour amĂ©liorer l’efficience de leur utilisation peut s’avĂ©rer chronophage et complexe pour les agriculteurs, et les avantages de l’utilisation des fertilisants biologiques pour optimiser la production, peuĚýclairs.

Nous proposons de dĂ©velopper les connaissances requises pour intĂ©grer des pratiques essentielles de production maraĂ®chère biologique (cultures de couverture, rotations culturales et amendements de sol) afin d’optimiser ultimement le cycle des nutriments. Il existe un certain nombre d’outils de planification qui pourraient aider les fermiers biologiques Ă  se frayer un chemin dans la complexitĂ© de la gestion de ces composantes, mais ces outils n’ont pas Ă©tĂ© conçus pour les sols, le climat ou les mĂ©langes de cultures très diversifiĂ©s qui caractĂ©risent la production maraĂ®chère biologique en C.-B. Bon nombre de ces outils se basent sur des valeurs nutritives gĂ©nĂ©ralisĂ©es qui ne sont pas spĂ©cifiques Ă  la province, ni mĂŞme Ă  la production biologique. Les objectifs de ce projet sont les suivantsĚý: 1)ĚýCerner des stratĂ©gies de gestion des nutriments amĂ©liorĂ©es pour de meilleurs rĂ©sultats de production, environnementaux et Ă©conomiques. 2)ĚýRaffiner les modèles et les mĂ©thodes de laboratoire pour estimer l’azote assimilable par les plantes dans les systèmes de production de lĂ©gumes biologiques de la C.-B.Ěý3)ĚýConcevoir un outil en ligne permettant de planifier efficacement la gestion biologique des nutriments.

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Chercheurs d'activité

Nom du scientifique ou du membre de l'équipe d'experts techniques de l'extérieur d'AAC (effectuant des recherches) L'organisation
Sean Smukler Université de la Colombie-Britannique
Zia Mehrabi Université de la Colombie-Britannique
MSc Student (To be determined) Université de la Colombie-Britannique
Nom du scientifique ou du membre de l'Ă©quipe d'experts techniques d'AAC (effectuant la recherche) AAC Location
Shabtai Bittman Agassiz Research Station
Derek Hunt Agassiz Research Station

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Partenaires contributeurs

Soutien privé à l'agriculture de la C.-B.